La Provence - 19 Septembre 2024
Les primo-accédants vont-ils enfin revenir ?
La baisse des taux de crédit qui s'amorce pourrait redonner de l'air aux jeunes acquéreurs. Exclus depuis deux ans, ils pourraient être la clef de relance du marché.
Reprise, le mot est encore fort. Didier Bertrand préfère parler de "frémissement". Pour le président de la Fnaim Paca, la baisse des taux directeurs de la BCE est une "bonne nouvelle", à condition "qu'une véritable politique du logement se mette en oeuvre". Pas de quoi s'emballer encore. "D'autant qu'on ne sait toujours pas si un ministre du Logement de plein exercice va être nommé, à la hauteur des enjeux de la crise. Le prochain sera le sixième en sept ans...", soupire M. Bertrand. Mais le plus dur serait derrière nous.
Depuis deux ans, les primo-accédants et les investisseurs (représentant à eux seuls 40 à 50% des transactions) ont presque disparu. "La particularité de notre région est que les prix des biens ont continué à augmenter : en bord de mer, à Aix et dans certains quartiers de Marseille notamment. Sur la masse, on note seulement une baisse de 5%."
Le pouvoir d'achat des primo-accédants a chuté de 25%
Pas de quoi compenser des taux de crédits à plus de 4%. Concrètement le pouvoir d'achat des primo-accédants a chuté de 25%. "Au même moment, le Haut conseil à la stabilisation financière a durci les conditions d'accès en augmentant l'apport minimum entre 10 et 30%, ajoute le président de la Fnaim Paca. Or, les jeunes n'ont pas cet argent. Ils ont donc quitté le marché et sont restés en location alors qu'ils ne devraient plus y être. cela grippe la chaîne du logement et retarde le début du parcours résidentiel." Avec un atterrissage des taux de crédit autour de 3,5%, certains primos recommencent à s'intéresser au marché et pourraient petit à petit débloquer la situation.